Une délégation de la Commission européenne, conduite par M. Peter HUB JORGENSEN, a rencontré le Bureau élargi du CES pour avoir l'avis des partenaires sociaux sur l'évaluation par la Commission européenne du programme national de réforme actualisé.
A cette occasion, le Président du CES, M. Dr Serge Allegrezza, leur a remis l'avis du CES sur les "Lignes directrices intégrées pour la croissance et l'emploi " (pdf, 315 Ko), adopté le 23 septembre 2009.
Les commentaires de la Commission européenne à l'égard du Luxembourg sont globalement positifs. Seuls quelques points déjà relevés à plusieurs reprises ont fait l'objet de critiques (cf. retraites, travailleurs âgés, environnement des entreprises). Le CES, depuis des années, dans ses avis annuels sur les lignes directrices intégrées pour la croissance et l'emploi, a commenté ces analyses en rendant attentif aux particularités de tels indicateurs dans une économie de petit espace. Ainsi, notamment l'indicateur du taux d'emploi, outre le fait qu'il n'est pas très pertinent pour le cas spécifique du Luxembourg où les travailleurs non résidents représentent une large part de l'emploi total, mesure le taux global et non le taux d'emploi en équivalents plein-temps. En outre, ce taux ne renseigne pas sur l'aspect qualitatif des emplois créés, cet aspect faisant cependant partie de l'objectif de la Stratégie de Lisbonne.
Avant tout progrès en cause, le CES tient à faire part d'un profond malaise, qui est en passe de s'installer entre partenaires sociaux, relatif aux bonnes directions à prendre en matière sociale, économique et financière. A maints égards, la crise actuelle représente une rupture et nécessite de nouveaux choix, afin de rétablir la confiance des citoyens, des entreprises et des investisseurs, afin de relancer le circuit économique.
Le CES soutient la politique budgétaire anti-cyclique du Gouvernement. Aux yeux du CES, l'accroissement des dépenses reflète les priorités essentielles définies par le Gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de Lisbonne et devrait permettre l’évacuation d’une série de projets de loi en vue notamment de l’accélération des investissements publics et du soutien du pouvoir d'achat des ménages. Le CES estime néanmoins qu'il faut viser un rétablissement de l’équilibre budgétaire à moyen terme lors de la prochaine reprise, après l’importante hausse de la dette publique.
Outre les mesures discrétionnaires mises en place à court terme, le CES pense qu'il est important, à moyen et long terme, de mettre en œuvre des politiques inspirées par la "Stratégie de Lisbonne", axées sur la connaissance et la compétence et permettant un tissu de production diversifié et une spécialisation internationale de l’activité favorable au renforcement du potentiel de croissance.
Le CES se félicite de la nouvelle loi sur la promotion de la recherche, du développement et de l'innovation qui étend considérablement le nombre de régimes d'aides dans ces domaines.
Par ailleurs, le CES se rallie à l'objectif ambitieux de la Commission européenne qui veut que la part des 18-24 ans n'ayant pas dépassé le premier cycle de l'enseignement secondaire et ne suivant aucun enseignement ni aucune formation, ne devrait pas dépasser 10%.
Enfin, lorsque le CES a analysé le positionnement du Luxembourg dans les études internationales de benchmarking, des résultats contradictoires apparaissaient, ce qui souligne l'importance des travaux réalisés au sein de l'Observatoire de la Compétitivité dans l'appréciation correcte de la position du Luxembourg en comparaison internationale.