PIBien-être : Conférence de restitution - Le Rapport Technique - Une première étape vers une mesure du bien-être au delà du PIB

Le Conseil économique et social (CES) et le Conseil supérieur pour un Développement durable (CSDD) ont été saisis par le Gouvernement, le 23 avril 2010, pour développer un indicateur composite du bien-être au-delà de l’indicateur traditionnel PIB par tête en vue de la mesure du progrès de la société et du bien-être dans une optique de long terme.

Le rapport technique constitue un premier document de base qui devra permettre aux deux institutions d'élaborer et de formuler leurs recommandations au Gouvernement. Il représente le fruit d’un travail de dialogue et de recherche qui a comporté deux conférences et trois ateliers thématiques largement ouverts à la société civile.

Adapter le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi pour le Luxembourg 

Le rapport technique aborde successivement les trois grands thèmes du fameux rapport de la Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi. Comment améliorer les mesures du bien-être du point de vue économique, du développement durable et de la qualité de la vie ? Ces trois questions ont été débattues et traitées lors des trois ateliers de travail organisés au cours de l'année 2010.

Le point de départ du rapport a été l’adoption (du moins pour la conduite des travaux) d’une définition ouverte du bien-être. Le bien-être repose sur le développement durable et la qualité de la vie. Ce point de départ est délibérément large et ouvert afin de permettre un large consensus.

Dans le domaine économique le rapport acte le fait que le PIB n’est et n’a pas été conçu comme une mesure du bien-être, mais comme la mesure de la production de richesse d'un pays. En outre, au Luxembourg, en raison de la part des frontaliers dans l’emploi résident, le RNB (revenu national brut) serait, en tout état de cause, un meilleur indicateur. Une autre faiblesse majeure du PIB est qu'il ne rend pas compte des ventilations de la distribution de richesse.

En matière de développement durable, le rapport constate que les mesures environnementales disponibles restent liées aux quantités et flux, à une approche de monitoring et non de mesure des diverses formes de capital. Pour les indicateurs, ceux repris pour le Plan National de Développement Durable (PNDD) constituent le cadre de référence.

Mesurer la qualité de la vie, c’est entrer de le champ de la mesure de variables subjectives. Peu de travaux ont été réalisés dans ce domaine, tant il a été sujet à polémique dans le passé. Des enquêtes européennes sur les valeurs fournissent cependant une base minimale de départ, même s'il reste encore beaucoup à faire.

Vers un rapport sur le progrès et le bien-être au Luxembourg ?

Le rapport technique est entre les mains du CES et du CSDD. Ils devront choisir la suite à lui donner. Parmi les suites possibles figure le choix de publier périodiquement un tableau de bord luxembourgeois de bien-être, un rapport analytique comme le font certains pays (par exemple l’Australie qui fut pionnier en la matière),…etc.

Avec ce rapport, le Luxembourg est dans le peloton de tête des Etats membres de l’Union européenne qui, presque tous, travaillent sur les suites à donner au rapport de la Commission Stiglitz - Sen – Fitoussi. Ce n’est pas un point final, mais le début d’un processus. Les débats qui ont et auront lieu sur le modèle de société que veulent les citoyens de ce pays permettront sans doute de mieux définir et de mettre en place les indicateurs nécessaires à la mesure du bien-être dans les années à venir.

kohnen-weber-sa
weber-sa
salle

Dernière mise à jour