Dr Serge ALLEGREZZA, directeur du STATEC, membre du CES depuis le 30 août 1991, a été élu Président du CES lors de l'Assemblée plénière du 16 janvier 2009, présidée par M. Jean-Claude Juncker, Premier Ministre. La nomination a été faite par arrêté grand-ducal du 23 janvier 2009.
Lors de son discours d'investiture, le PRESIDENT s'est remémoré ses débuts au CES. A l'époque, jeune attaché du Ministère de l'Economie, il a pu côtoyer des collègues membres directement nommés par le Gouvernement pour lesquels il nourrissait une grande admiration. Certains disposaient d'un talent magique pour trouver des compromis, d'autres penchaient plus pour des analyses d'une vérité mathématique.
Il avoue qu'à l'époque, il hésitait entre les deux approches à adopter au sein du CES. Aujourd'hui, il est arrivé à la conviction que la mission du CES est de chercher des compromis ingénieux et utiles pour le bon fonctionnement du pays. En outre, si la façon controverse dont les discussions sont menées au CES, les arguments intéressants et fondés, avancés par les membres ne se reflètent pas toujours dans les avis, ils mériteraient d'être retenus et d'être documentés ailleurs.
Les conclusions sont basées sur une argumentation solide. Le CES ne se limite pas à copier les résultats d'une enquête quelconque ou à renvoyer à une étude académique. Au CES, il faut accepter qu'il n'existe pas de vérité unique, mais des points de vue différents à multiples facettes qu'il s'agit d'élucider par une discussion souvent dialectique. Dialoguer veut dire également chercher à comprendre la position de son interlocuteur, même si, en fin de compte, on ne peut pas toujours trouver une position commune.
L'environnement dans lequel les partenaires sociaux évoluent change avec les mutations de l'économie et de la société, comme par exemple la tendance vers l'individualisme, la globalisation. Le modèle luxembourgeois s'en trouve ainsi confronté à de nouveaux défis. Les institutions, animateurs du dialogue social doivent s'adapter. Le CES, en tant que maison du dialogue social permanent, y a un rôle important à jouer.
Le PRESIDENT entend poursuivre dans la continuité et dans le même climat de solidarité et de travail constructif que par le passé.
La Vice-Présidence lui a permis de mieux comprendre l'importance des relations avec les CES européens et internationaux. En novembre dernier, il a eu le privilège de participer à une mission de coopération en République de Guinée et, en dépit des préjugés, la confrontation avec l'extrême pauvreté qu'on y voit, aide à relativiser maints problèmes sur lesquels on discute ici in extenso.
Le PRESIDENT s'engage à poser de nouveaux accents, dont l'établissement de bonnes relations avec les autres institutions, que ce soient les centres de recherche, l'université ou d'autres organes qui s'occupent de prospective et de l'avenir du pays, comme le Conseil supérieur du développement durable.
Le CES de Lorraine, avec qui le CES collabore depuis plusieurs années, s'est lancé dans un exercice de prospective sur l'avenir de leur région. Le CES luxembourgeois pourrait faire de même et faire des propositions utiles sur ce sujet, ceci d'autant plus que le Premier Ministre nous encourage de travailler dans cette direction.